Les mangroves sont des forêts de palétuviers qui se développent à la jonction entre terre et mer. Ces arbres ont besoin d’eau saumâtre pour se développer, et abritent une faune spécifique à ce milieu. Les mangroves jouent un rôle clef contre l’érosion des côtes en stabilisant les sols grâce à leurs grandes racines. Elles atténuent considérablement l’envasement des lagons, et permettent d’abriter une multitude d’espèces juvéniles (crevettes, poissons récifaux, crabes) pour permettre leur croissance dans un milieu calme.
Sur l’île de La Réunion les mangroves sont inexistantes.
A Mayotte, cet habitat est bien représenté et compte 7 espèces de palétuviers (Figure 1). Le Palétuvier-Fleur (Sonneratia alba) forme un « front pionnier » qui se trouve sur la partie la plus basse de l’estran, en contact direct avec la mer. La zone centrale de la mangrove est principalement constituée du Palétuvier rouge (Rhizophora mangle) et du Palétuvier gros poumon (Bruguiera gymnorhiza). Si la zone révèle une forte salinité, le Palétuvier jaune (Ceriops tagal) sera alors plus en abondance. En arrière mangrove, avec l’influence des eaux douces et lagunaires, le Palétuvier à petites feuilles (Lumnitzera racemosa) et le Palétuviers pomme (Xylocarpus granatum) sont les plus présents. Le Palétuvier blanc (Avicennia marina) est tolérant aux fortes concentrations de sel, et peut se développer au niveau de toutes les zones de la mangrove.
Les mangroves mahoraises abritent un grands nombre d’espèces spécifiques à ce milieu. Il y a été identifié 17 espèces de crabes, 43 d’espèces d’oiseaux observés régulièrement, une cinquantaine d’espèces de poissons…
Au niveau des îles Eparses, seule l’île d’Europa accueille une des dernières mangroves primaires de l'océan Indien, qui représente 700 Ha, soit 50% des mangroves de l'Outre mer français dans l'océan Indien. Elle abrite 4 espèces de palétuvier : Avicennia marina, Bruguiera gymnorhiza, Ceriops tagal et Rhizophora mangle (Figure 2).